Les tatouages dans la pop culture : Célébrités et influences
Les tatouages dans la pop culture : Célébrités et influences
Il y a quelques années, les tatouages se sont représentés sous différentes formes. Auparavant, cet art corporel était considéré comme la représentation d’une culture spécifique, d’un symbole d’appartenance à un groupe et d’un statut social et politique. À présent, il a bien pris une tout autre orientation, le transformant en bien plus qu’une simple décoration corporelle et le propulsant au rang d’élément incontournable de la scène médiatique. Les choix de tatouages des célébrités reflètent souvent des messages personnels, des convictions ou des tendances, créant ainsi un lien puissant entre l’art du tatouage et l’influence culturelle. Cette symbiose entre célébrités et tatouages explore une toile vivante où l’art corporel devient une partie intégrante de la narration culturelle contemporaine.
Une culture ancestrale démocratisée
Les temps ont bien changé pour le tatouage, abandonnant son association passée avec les marginaux pour se développer au sein d’une population plus diversifiée. De nos jours, ceux qui portent des tatouages sont nombreux, et ils n’hésitent pas à exposer fièrement les parties tatouées sur son corps. Cette tendance s’inscrit dans une évolution sociale notable. Au Canada, un sondage d’Ipsos Reid de 2012 révèle que 22 % de la population porte un tatouage, dont 11% en ont plusieurs. En France, selon l’IFOP, une personne sur dix affiche fièrement son tatouage. Et vu son évolution, ce phénomène n’est pas sur le point de disparaître de sitôt.
Popularisé par des célébrités telles qu’Angelina Jolie, Rihanna, Cœur de pirate, ainsi que par de nombreux humoristes, le tatouage devient de plus en plus en vogue grâce aux émissions de téléréalité et aux médias sociaux qui permettent à ces stars d’afficher leurs tatouages incitant ainsi la jeune génération à suivre la tendance. D’ailleurs, cette démocratisation contribue à atténuer l’aspect transgressif du tatouage. Selon un sondage de Léger Marketing en 2013, la plupart des Québécois, environ 90 %, le perçoivent désormais comme quelque chose de commun et répandu.
Le tatouage : sortant entièrement de son ancienne image
Actuellement, les tatoueurs remarquent que de plus en plus de jeunes choisissent de se tatouer sur des parties visibles de leur corps telles que les bras, le cou, les mains et la tête pour leurs tatouages. Ces choix, qui étaient autrefois considérés comme socialement risqués, sont maintenant plus courants. Les images de Rick Genest, surnommé Zombie Boy, avec son corps entièrement tatoué, y compris son visage, ont circulé dans le monde entier. Il est devenu une star après avoir été découvert par Lady Gaga, puis en travaillant avec Dermablend et dans le cinéma. Le Montréalais a même été immortalisé au musée Grévin en 2013 avec une statue de cire reproduisant fidèlement son apparence.
Une image de rébellion et de liberté
Selon la professeure à l’École des sciences de la gestion de l’UQAM et experte en image corporelle, Mariette Julien, c’est depuis les années 80 que la tendance au “paraître rebelle”est devenue particulièrement marquée. Elle explique que chaque individu recherche de nouvelles expériences, évite les responsabilités, exprime librement nos pensées et veut profiter de l’instant présent. Tout le monde aspire à paraître indépendant ! Dans une société où l’affirmation de soi et l’audace sont valorisées, le tatouage devient un moyen puissant de projeter une image forte.
De plus en plus de femmes se font tatouer
Autrefois réservé uniquement aux hommes dans la culture contemporaine, à présent, le tatouage se montre désormais chez un plus grand nombre de femmes (23 %) que d’hommes (19 %) aux États-Unis. Et selon les commentaires de Mariette Julien : “le tatouage fait partie d’un mouvement de libération”. D’ailleurs, les femmes divorcées récemment choisissent dans la plupart des cas de se faire tatouer. Cela signifie l’entière reprise du contrôle de son corps.
En ce temps où l’apparence, la surenchère du sexe et le divertissement sont les points clés, le tatouage pourrait être vu comme une manière de s’auto érotiser et de prendre le contrôle de son propre corps. Un mouvement qui impliquerait le désintérêt total du corps des autres et focus total sur le corps de soi. Aussi, il implique des modifications tout au long de la vie pour que le corps se rapproche de l’idéal que chacun se fait.
Le tatouage : un produit de marketing
Si on sort un peu de cette culture d’individualisme, de liberté et du paraître, le tatouage est aussi, présentement, un produit de consommation au sein d’une culture fortement commerciale. Et les célébrités tatouées, de David Beckham à Justin Bieber, contribuent à renforcer l’idée que la tendance des « bijoux de peau » colorés est commercialisée et promue, tout comme d’autres produits. Donc, chaque individu est devenu un produit. C’est pour cela qu’on se présente et se vend sur les réseaux sociaux. Etonnamment, une personne qui décide de se faire tatouer pense la plupart du temps qu’elle choisit son tatouage de manière autonome, pour elles-mêmes. Or, la vérité est que nombreux sont influencés inconsciemment des éléments extérieurs, notamment une image idéale imposée par la mode ou la publicité. C’est pour cette raison que ce phénomène nous attribue l’image “ de marques”. Et la professeure Julien partage aussi la même idée. D’après elle, une personne pense qu’elle accomplit un acte unique en se faisant tatouer, exprimant ainsi une sorte de marginalité. Or, c’est tout simplement le résultat des influences provenant de la société.
Un phénomène de mode s’orientant vers une nouvelle expression artistique
Le phénomène culturel de masse s’amplifie avec la globalisation des échanges. De nombreuses personnes sont attirées par des motifs japonais colorés ou des symboles tribaux maoris. Cependant, d’autres considèrent cela comme une forme d’appropriation culturelle et le critiquent. Toutefois, la majorité s’accorde à dire que cette technique ancestrale est devenue une forme d’expression adoptée par les artistes en cette époque axée sur l’esthétique. C’est pour cette raison que la popularité du tatouage à doper la création de tout type de studio de tattoo un peu partout en France. Cette dernière a même propulsé la carrière de certains artistes tatoueurs à l’échelle internationale. Le plasticien Wim Delvoye en est le parfait exemple. Son histoire remonte en 2006. Ce dernier a tatoué le dos d’un individu nommé Tim Weiners. À la mort de Tim, le plasticien a exposé la peau du dos tatoué dans des galeries au Louvre. Et celui qui veut faire son acquisition doit débourser la somme de 150 000 euros. L’artiste tatoueur a aussi tatoué des peaux de porc et les a exposées.
De nouveaux courants artistiques
Ces dix dernières années, de nouveaux styles artistiques ont fait leur apparition. Si auparavant, le travail de tatoueur était réservé à des tatoueurs expérimentés, aujourd’hui, ils partagent ce terrain avec des artistes. Avec l’évolution et sous l’influence du développement et de la diversification de l’art, chaque tatoueur a su inventer un style de tatouage unique et original et cela lui permet de se distinguer des autres et d’être plus sollicité. Bien sûr, il ne suffit pas de savoir dessiner pour être qualifié de tatoueur. Il faut dans un premier temps avoir de la créativité. C’est cette dernière qui va permettre à l’artiste de mettre en lien l’histoire, la personnalité et le désir du client et d’en sortir une image qui mettra en valeur son style. Cet art qui n’a pas besoin d’être signé, car le tatoueur vit dans le tatouage qu’il a fait.
En somme, le tatouage se positionne comme une forme artistique et pratique transdisciplinaire, fusionnant des arts établis, qu’ils soient traditionnels (sculpture, peinture) ou populaires (rock, graffiti). En tant qu’art vivant, il utilise le corps humain comme support, le rapprochant ainsi d’un spectacle en direct. Cette dynamique implique une interaction entre l’artiste et le public, le plaçant dans la tradition des spectacles ambulants, tels que les cirques. La pop-culture est vaste, traversant les époques et les cultures. Si le « freak » est souvent considéré comme le rejet de la société, la pop-culture elle-même est un « freak » du savoir, un monstre marginalisé et décentré. Il existe une barrière étanche entre ces deux aspects du monde culturel. Aborder le sujet du tatouage revient à discuter de frontières, de séparations, de franchissements, d’exclusion, d’interface et d’imperméabilité.
Le tatouage est une tendance actuelle et reste en plein essor. Cela est dû au fait que l’art graphique ne cesse d’évoluer. Et si auparavant, l’esthétique d’un dessin était populaire, avec la génération suivante, il est fort probable qu’il ne le soit plus et devient moins attrayant. Heureusement, les tatouages restent un art vivant qui peut être modifié et mis à jour au gré de son porteur. Une personne qui souhaite porter un tatouage peut indéfiniment actualiser son tatouage pour en ajouter ou en éliminer des formes et des lignes. Avec l’avancée technologique actuelle, les modèles de dessins et les influences des stars et célébrités font que l’idée de se faire tatouer traverse presque la tête d’une personne sur deux dans le monde. Le tatouage est en ce moment un art accessible à tous. Chacun choisit son dessin selon son inspiration et besoin. Cependant, même si beaucoup pensent que c’est un choix individuel, l’influence de l’extérieur y participe au