L’art du tatouage et son évolution

L’art du tatouage et son évolution
Le tatouage remonte à 3 500 ans avant Jésus-Christ. C’est en Eurasie que le premier et le plus ancien tatouage a été découvert. C’était à l’époque du Néolithique. Selon l’histoire, dans les années 1991, on a découvert un homme gelé dans les Alpes italo-autrichiennes. Il se dénommait Ötzi et on a trouvé 61 tatouages sur son corps. Selon les scientifiques, ces derniers avaient pour but de traiter l’arthrose, car ils étaient particulièrement placés sur les articulations. L’existence de cet art corporel a aussi été retrouvée chez les peuples Celtes, Égyptiens, Polynésiens et Japonais. Depuis, d’une identité culturelle à une culture populaire, le tatouage n’a jamais cessé d’évoluer à travers le temps.
La redécouverte du tatouage après sa disparition
En 187, toutes les marques corporelles et la pratique du tatouage ont été interdites par le pape Adrien. À cette époque, avoir un tatouage sur son corps était un symbole d’appartenance aux païens. De plus, après que les Normands ont envahi l’Europe, cet art corporel tombait de plus en plus dans l’oubli, car ces derniers ne portaient aucune considération aux tatouages. C’est ainsi que dans la culture occidentale, le tatouage a été méprisé, et cela, pendant des centaines d’années. Ce qui avait fait que le tatouage avait presque disparu de la culture populaire.
Cependant plusieurs siècles plus tard, le tatouage a été de nouveau découvert par l’explorateur britannique James Cook. L’histoire s’est passée à Tahiti dans les années 1796. Durant le débarquement, James Cook et son équipe ont fait la connaissance des indigènes. Ils ont remarqué des dessins de couleur bleue sur la peau des autochtones et ont commencé à les étudier. C’est à partir de là qu’ils ont décidé de se faire tatouer et d’emmener même un Polynésien en Angleterre. Cette découverte de la culture tahitienne et l’échange entre les deux groupes étaient le commencement de la longue histoire du tatouage en Occident. Cependant, le tatouage a déjà fait son apparition il y a plusieurs milliers d’années sur les autres continents. Pour eux, cet art corporel représentait différents symboles.
Le tatouage et la Polynésie
En remontant l’histoire, on peut dire que la Polynésie est étroitement liée à l’origine du tatouage. Elle fait même partie de l’un des berceaux de cet art corporel. D’ailleurs, l’origine du mot tatouage provient du terme polynésien “tatau”. Ce mot signifie “frapper” et “dessin marqué sur la peau”. Dans la culture polynésienne, c’est un art sacré. Chaque motif possède un rôle culturel, social et politique. Le développement du tatouage a donc atteint un niveau important chez les peuples primitifs (Nouvelle-Zélande et îles Marquise). Se faire tatouer est le signe d’une appartenance à un groupe social ayant un rang élevé. Si on parle des Areoïs, leur société est divisée en classes. C’est par la disposition des tatouages sur le corps que l’appartenance se distingue. La classe plus élevée est connue sous le nom de “jambes tatouées”. La deuxième classe est “ bras tatoués” et “flancs tatoués” pour la troisième et dernière classe. Dans les cultures, le but de pratiquer le tatouage était de pouvoir renforcer la fécondité et les liens avec le sacré et le surnaturel. En Polynésie, c’est le tatouage qu’on utilise pour baptiser un enfant. Et pour avoir sa place dans le groupe, la tribu impose des rites que chaque polynésien doit passer. De ce fait, c’est à la fois une cérémonie religieuse et familiale.
Le tatouage et les îles Marquises
Pour les Marquisiens, les tatouages réalisés étaient principalement destinés à des fins esthétiques. On peut recouvrir de tatouage toutes les parties du corps sauf la plante des pieds et les paumes des mains. La richesse, la variété et le nombre des dessins indiquent le statut social et l’âge d’une personne. À la fin du 19ᵉ siècle, une personne ne pouvait pas rejoindre le groupe ni se servir dans la marmite commune si elle ne portait pas de tatouage sur le dessus de la main. La culture Marquisienne indique aussi que sans avoir été tatoué au préalable, un homme n’avait pas le droit de demander la main d’une jeune femme. C’est la raison pour laquelle, une fois à l’âge de la puberté, les Marquisiens se font tatouer. Lors de la cérémonie, la présence des femmes n’était pas acceptée. C’est un prêtre qui se chargeait de faire le tatouage. Les spectateurs chantaient pour donner du courage aux futurs tatoués afin qu’ils puissent supporter la douleur. C’est après la cicatrisation du tatouage que le jeune récemment tatoué pouvait sortir de chez lui et le montrer. Les chefs peuvent se faire tatouer tout le visage de sorte à le recouvrir. Pour les autres, ils ne pouvaient tatouer qu’une partie spécifique du visage. Pour le Marquisien, se faire tatouer le corps est une source de fierté et d’orgueil parce que cela nécessitait de nombreuses séances et d’endurer des douleurs. À cette époque, les tatouages étaient réalisés avec un manche de bois (souvent du bambou) portant divers objets, tels que des os d’oiseaux ou des dents de poisson. On parle donc de dermographe traditionnel ! Le tatoueur utilisait un petit marteau pour faciliter la pénétration dans la peau, et le colorant était obtenu à partir de noir de fumée issu de la noix de Bancoulier, mélangé à de l’eau.
La Nouvelle-Zélande et la culture du tatouage
Lorsqu’on parle de la Nouvelle-Zélande, il est impossible de séparer le tatouage et le mariage. Se faire belle signifie se faire tatouer le visage pour une jeune fille. Même cas pour l’homme, car le tatouage est en étroite liaison avec la séduction. Contrairement au dermographe d’aujourd’hui et les outils traditionnels, le Maori utilise un objet tranchant comme un ciseau ou un couteau pour tatouer. Donc, il n’utilise pas d’aiguille. C’est à l’âge de 20 ans que les membres doivent se faire tatouer. Si un membre refusait de suivre la tradition, il n’est pas digne d’intégrer la communauté et il est considéré comme non courageux et efféminé. Les Maoris sont aussi célèbres pour le “MOKO”. C’est l’appellation des tatouages qui recouvrent le visage. Au 14ᵉ siècle, le trafic des têtes tatouées était extrêmement développé. Donc, ce qui portait un “ MOKO” risquait d’être décapité. Dans leur culture, le “Moko” est le signe de la noblesse. En portant du Moko, les Maoris manifestent l’atteinte d’un objectif ou d’une victoire. Dans la culture maorie, le tatouage permettait aux femmes de montrer des messages érotiques.
Le tatouage et le Japon
Pour les Japonais, au 5ᵉ siècle, le tatouage était utilisé pour punir les criminels pour que l’individu soit marqué à jamais. Aux 17ᵉ siècle, ce sont les prostituées qui portaient des tatouages sur le visage, le dos de la main, la poitrine et le bras. Ce sont elles-mêmes qui faisaient leur tatouage. C’est à partir de ces deux pratiques que le tatouage était mal vu par la société japonaise et a été refusé par les classes aisées.
Entre le 17 et 19ᵉ siècle, le tatouage a connu une grande évolution grâce à un roman chinois du 14ᵉ siècle. Pour cause, les hommes qui exerçaient un métier difficile se faisaient tatouer des animaux connus pour leur virilité comme le tigre, le lion, le coq… Chez la tribu de “Aïnous”, le tatouage existe depuis la préhistoire. Et ce sont uniquement les femmes qui se tatouaient le visage (sur le dos des mains et autour de la bouche.) C’est au Japon que le tatouage original : “tatouage négatif”a été mis au point.
Dans la culture japonaise, se faire tatouer est aussi un passage d’intégration dans une communauté. C’est cette tradition que les “Yakusas” continuent de perpétuer jusqu’à présent. Comme les deux précédents, le tatouage japonais a pour but de montrer son appartenance à un groupe et de prouver sa virilité.
Le tatouage : un art en constante évolution
Auparavant, le fait de se faire tatouer le corps possédait une signification plus que précise. Cependant, après la démocratisation du tatouage, il semble que cet art corporel est devenu une mode. Si avant, on utilisait de simples objets et encres pour tatouer une personne, avec l’évolution, les artistes tatoueurs utilisent à présent une machine à tatouer ou dermographe. Il fut un temps où les tatoueurs n’utilisaient que des encres avec des nuances basiques (noir et gris), en ce moment, ils ont accès à toute une pléthore de couleurs. Au début, le tatouage était utilisé pour soigner, montrer une appartenance à un groupe, indiquer son statut dans la société, marquer un passage spécifique, intégrer une communauté… En ce moment, avec l’évolution du tatouage, tout le monde peut se faire tatouer sans être obligé de donner une signification particulière au dessin. On peut aussi avoir accès à plusieurs styles de tatouage dont chacun possède une caractéristique propre à lui-même (old-school, néo-traditionnel, réalisme et micro-réalisme, japonais, polynésien, minimalisme…). Depuis un certain temps, on utilise même le tatouage pour faire du maquillage permanent. D’autres tatoueurs ont même la compétence de tatouer la partie blanche de l’œil. Une grande évolution tant au technique apporté au dessin que dans les outils utilisés. Bref, un art qui a traversé toute une époque, d’une tradition ancestrale à un art purement esthétique.
Le tatouage est un art qui a bien connu une grande évolution depuis sa découverte. En effet, cet art corporel s’est présenté sous différentes formes depuis l’âge de la préhistoire. Et en ce moment, les artistes préservent encore ces formes tout en apportant une technique contemporaine.